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Thierry Jadot poste sur l’arrivée de Netflix

Thierry Jadot poste sur l’arrivée de Netflix

Netflix vient d’arriver en France. La star des services de VOD sur abonnement, dont le modèle économique menace certains acteurs du marché, va certainement modifier le mode de consommation des contenus.   
Netflix compte aujourd’hui près de 50 millions d’abonnés dans le monde, éparpillés dans une quarantaine de pays. Aux Etats-Unis, le nombre d’abonnés a dépassé celui de la chaîne payante HBO et mobilise plus de 35% du trafic Internet.  
Les résultats seront-ils aussi impressionnants en France ? Le groupe américain entend séduire près de 10% des foyers français d'ici deux à cinq ans, même si l’usage de la VOD sur abonnement est encore peu répandu. Le développement de la délinéarisation de la consommation des médias, notamment audiovisuels, est cependant un atout essentiel. Les plates-formes vidéo donnent la mesure du phénomène. De plus, Netflix sera en mesure de proposer les mêmes séries télévisées américaines que les chaînes nationales, faisant perdre à ces dernières un avantage concurrentiel.  
Netflix va plus loin encore, puisqu’au-delà des oeuvres acquises, il cherche de plus en plus à se démarquer en produisant ses propres œuvres, comme la série primée House of Cards. Netflix a commandé une série produite en France («Marseille») et assure vouloir «investir en France et dans les contenus français» et les diffuser à l'étranger.  
Emblème de la délinéarisation, Netflix c'est la télévision que je veux, quand je veux, où je veux, autant que je veux. Néanmoins, ce service sera soumis comme CanalPlay et autres, à la «chronologie des médias», qui régit les fenêtres de diffusion des films depuis la sortie en salles jusqu’au passage sur les chaînes qui en ont acheté les droits.  
Plus généralement, c’est la conception même du prime time et du carrefour d’audience qui est en cause, puisque la délinéarisation de la consommation télévisée raréfie les carrefours d’audience mono-média en dispersant les publics sur différentes plateformes et acteurs connectés. Le prime time devient également une notion à réinventer, les conversations engagées sur certains programmes intervenant le lendemain de leur diffusion. Il y a fort à parier que de nombreux Français seront curieux de découvrir l’accès à ce catalogue de films et de séries. Que ce soit sur leur téléviseur, leur ordinateur ou leur tablette. D’autant qu’il n’y a pas d’engagement de durée pour cet abonnement. Autre atout, alors que dans le cadre des services de vidéo à la demande classiques disponibles sur les Box ADSL, la location d’un programme pour 48 heures en format numérique coûte environ 4,99 euros, le consommateur, en payant tout juste le double, aura un accès illimité en streaming à un très grand nombre de films, et ce pour une durée d'un mois ! Les fournisseurs d’accès à internet ne sont donc pas ravis non plus de voir débarquer ce nouveau venu, avec lequel les terrains d’entente sont difficiles à trouver. Bouygues a toutefois annoncé que Netflix sera accessible à partir de novembre, moyennant un léger surcoût. Il faut reconnaître que ce service est très gourmand en bande passante. Il sera accessible aussi depuis des boîtiers connectés comme des consoles de jeu vidéo, l'Apple TV ou la clé Chromecast de Google. Ou tout simplement depuis son ordinateur, en téléchargeant l’application. Les acteurs du secteur n’ont pas le choix : ils vont devoir s’adapter, et trouver les meilleures parades…  

Thierry Jadot, Président de Dentsu Aegis Network France, Belgique, Afrique du Nord et Moyen Orient

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