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Paris-Normandie : la demande de mise en liquidation judiciaire du journal sera examinée mardi

Paris-Normandie : la demande de mise en liquidation judiciaire du journal sera examinée mardi
La direction du quotidien Paris-Normandie a annoncé jeudi dans un communiqué son intention de demander mardi au tribunal de commerce la mise en liquidation de la société éditrice, la SNIC, accompagnée d’une période de continuation.
Imputée à la «crise sanitaire», cette décision, annoncée jeudi lors d’un comité économique et social (CSE) extraordinaire, intervient au lendemain du passage devant le tribunal de commerce de la RNP, la régie publicitaire du titre, «société pour laquelle la mise en liquidation avec poursuite d’activité a été confirmée par les autorités compétentes», selon le communiqué de la direction.
«Cette situation est la conséquence directe de l’impact du Covid-19 sur le chiffre d’affaires de notre entreprise», affirment les dirigeants. «En résumé, la perte de 90% de nos recettes publicitaires, de 60% de nos annonces légales, de 20% de nos annonces carnets, le tout associé a une baisse de la diffusion de plus de 20%, c’est donc 490 000 euros de manque à gagner immédiat sur le seul mois de mars», détaillent-ils, considérant qu’«en se projetant à fin mai, cette somme atteindra les 2 millions d’euros».
«Les perspectives de reprises s’assombrissent un peu plus à chaque annonce gouvernementale repoussant le confinement», font valoir les signataires, le président Romuald Uzan, et le directeur général Valery Jimonet.
«L’acte de gestion consistant à se mettre sous la protection du tribunal se serait appelé +Redressement+ si le titre n’était pas en plan de continuation, alors nous parlons ici d’une +liquidation+. La notion de continuation, quant à elle, est le résultat de la rapidité de décision prise par la direction afin de pouvoir assurer une période de continuation. Tarder aurait été fatal….», analysent les responsables du quotidien.
«Déjà fragilisé» par un passif en cours de remboursement, selon le texte, «Paris-Normandie avec un genou à terre en train de se redresser, se trouve soudainement plaqué au sol par les conséquences de la crise sanitaire, c’est un sentiment d’écoeurement qui envahit tant les salariés, la direction que l’actionnaire», assurent les responsables du journal qui saluent «le courage et la pugnacité des équipes de Paris-Normandie».
L’actionnaire principal du quotidien, Jean-Louis Louvel, repreneur de sociétés en difficulté, détient depuis 2017 90% des parts de Paris-Normandie via sa holding Financo-Medias. La question de sa présence à la tête du quotidien s’était posée lorsque M. Louvel avait décidé d’être candidat, en mars dernier, à la mairie de Rouen avec le soutien de LREM, LR et les Centristes. Des discussions de rachat avec le producteur Pierre-Antoine Capton avaient échoué en début d’année. Ce dernier avait finalement «formulé une proposition inacceptable en l’état», selon les mots de MM. Uzan et Jimonet.

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