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Mobilisation pour réformer le droit d’auteur, avant un vote décisif

Mobilisation pour réformer le droit d’auteur, avant un vote décisif
Près de 400 représentants du monde de la culture, dont la ministre Françoise Nyssen, se sont rassemblés jeudi à Paris, avant un vote du Parlement européen le 12 septembre sur le droit d’auteur, visant à mieux rémunérer les créateurs face aux géants d’internet. «Nous les créateurs (…) demandons solennellement, que la directive sur les droits d’auteurs soit adoptée», a plaidé la chanteuse Emily Loizeau devant des manifestants réunis à l’appel de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique).
Si cette directive est adoptée, les géants d’internet «ne pourront plus prendre une partie de nos vies (…) sans verser pour cela une rémunération juste», a-t-elle affirmé, devant le réalisateur Costa-Gavras et le compositeur André Manoukian. Il est «essentiel que ce combat soit mené», a renchéri Françoise Nyssen lors de ce rassemblement se déroulant sous les fenêtres de son ministère. La ministre a récemment multiplié les échanges avec ses homologues européens et avait plaidé pour la réforme du droit d’auteur à la Mostra de Venise. Dans le viseur des créateurs : la plateforme YouTube, propriété de Google. «YouTube rémunère dix fois moins que Spotify ou Deezer. Aujourd’hui, qu’on soit dans le cinéma, la presse, le graphisme, l’architecture, si on veut aller négocier avec YouTube, ils répondent que la négociation européenne ne les oblige à rien», affirme Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem. Selon un sondage publié par l’organisation Europe For Creators, qui milite pour l’adoption de la directive, et réalisé par Harris Interactive dans huit pays, deux Européens sur trois (67%) estiment que les géants du Net ont plus de pouvoirs que l’Union européenne. «Ces pays représentent près de 60% des députés européens et sont des décideurs clés dans le débat sur la directive», assure dans un communiqué Europe For Creators, qui rassemble citoyens, créateurs et organisations. La réforme du droit d’auteur fait l’objet depuis des mois d’un lobbying tous azimuts. Le principe est d’inciter les plateformes à mieux rétribuer les créateurs de contenus (article 13), mais aussi de créer un nouveau «droit voisin» pour les éditeurs de presse (article 11), qui doit permettre aux journaux ou agences de presse de se faire rémunérer lors de la réutilisation en ligne de leur production. Deux fronts se sont dégagés : d’un côté les créateurs et la presse, en quête de revenus ; de l’autre, une alliance inattendue entre les géants du numérique et les militants d’internet, qui craignent pour la liberté du web. L’industrie numérique a remporté début juillet une première manche quand le Parlement a rejeté le texte. Plusieurs eurodéputés avaient alors dénoncé le lobbying «sans précédent» des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon). L’industrie musicale a de son côté fait venir «de grands artistes» comme Jean-Michel Jarre –président de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs (Cisac)– pour défendre le texte devant les députés. L’ex-Beatles Paul McCartney leur a aussi écrit, tandis qu’en France, plus de 70 artistes, dont les groupes Air, IAM et le chanteur Renaud, ont publié une lettre ouverte.
(Avec AFP)
 

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