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Marquages publicitaires éphémères sur les trottoirs : annonce surprise et accueil négatif des villes tests

Marquages publicitaires éphémères sur les trottoirs : annonce surprise et accueil négatif des villes tests
Le dimanche 24 décembre 2017, le Journal Officiel publiait un décret qui autorise les marquages publicitaires biodégradables éphémères sur les trottoirs pour 3 villes test : Bordeaux, Lyon et Nantes. Cette autorisation intervient bien que cette expérimentation «déroge à plusieurs règles du code de la route et du code de l’environnement», souligne le décret puisque ces codes «interdisent d’apposer des marquages publicitaires sur les trottoirs».
Par projection ou application, à travers un pochoir, avec de l’eau ou des peintures biodégradables «à base aqueuse ou à base de craie comportant un traitement antidérapant», ces marquages à des fins publicitaires ne devront pas diminuer les caractéristiques d’adhérence du sol, indique le décret.
Ces publicités ne pourront pas rester plus de dix jours ni excéder 2,50 m², indique le décret, et devront être éloignées les unes des autres d’au moins 80 mètres.
Dans un communiqué, la mairie de Bordeaux déplore que «les élus et administrations de la Ville de Bordeaux et de Bordeaux Métropole n’ont, à aucun moment, été consultés ou informés en amont de cette décision».
Elle indique avoir «régulièrement opposé un refus à des demandes de ce type émanant d’annonceurs ou de commerçants considérant que cela constituait une pollution visuelle inutile, s’appuyant en cela sur son règlement local de publicité».
Nantes, elle aussi ville-test, a affirmé qu’elle ne participerait pas à cette «pollution visuelle inutile». «L’espace public ne doit pas souffrir d’un excès de marchandisation de ses surfaces, qui verrait les publicités au sol se multiplier», a estimé la municipalité PS dans un communiqué. «Il s’agit d’une pollution visuelle inutile, qui nuirait à la sécurité et à la cohérence des messages transmis par la signalétique routière (…)» notamment. L’expérience, poursuit la municipalité, est en contradiction avec sa volonté de «valoriser les atouts patrimoniaux et environnementaux de son centre-ville», or Nantes prévoit justement «une réduction de la densité des panneaux sur l’espace public : -12% pour les 2 m², -14% pour les 8 m²».
Quant à la métropole de Lyon, elle a annoncé le lancement d’une concertation sur l’expérimentation des marquages publicitaires éphémères des trottoirs. La métropole de Lyon, ancien fief du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, a indiqué jeudi que ses services «sont en train d’étudier les meilleurs lieux d’expérimentation» pour les publicités éphémères. «Ils seront rendus publics en début d’année, tout comme les prestataires choisis», a précisé la Métropole qui a, par le passé, déjà commandé des marquages éphémères pour des événements particuliers. Cette concertation impliquera «l’ensemble des communes de l’agglomération», dont Villeurbanne, selon la métropole.
A Villeurbanne, deuxième ville de l’agglomération lyonnaise, le maire PS Jean-Paul Bret a qualifié de «stupéfiant» le décret autorisant les marquages. «Pris sans concertation, il s’impose à la métropole et aux villes qui la composent, sans s’inquiéter un seul instant de leur avis sur le sujet. Ni de la gestion de la publicité dans leur espace public», dénonce-t-il. «Nous refusons de voir nos paysages urbains saturés par la publicité», annonce Jean-Paul Bret, qui affirme que Villeurbanne n’ira «pas au-delà» du projet métropolitain en matière de règlement local de publicité, lequel est justement en cours de révision.
Le décret précise le périmètre de l’expérimentation : une évaluation aura lieu tous les six mois pendant la période d’expérimentation à l’intérieur de ces trois agglomérations, et sera suivie d’un rapport final qui devra préciser combien de commerçants, artisans, annonceurs y auront eu recours.
Ce rapport devra également indiquer «la mesure d’un éventuel lien entre accidents de la route et présence des marquages sur les trottoirs», un «éventuel lien» avec des chutes de passants sur les trottoirs concernés, l’opinion des riverains ou encore «les différentes techniques employées au regard notamment de l’effacement ou de la disparition effectifs des marquages au bout de dix jours».
«En fonction des circonstances, le ministre chargé de l’Economie, le ministre chargé de l’Environnement et le ministre chargé de la sécurité routière peuvent à tout moment, par arrêté conjoint, suspendre l’expérimentation, ou y mettre un terme», ajoute le décret.
 
(Avec AFP)

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