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Le magazine Ebdo, en difficultés financières, perd un investisseur

Le magazine Ebdo, en difficultés financières, perd un investisseur
Le magazine Ebdo fait face à de graves incertitudes financières trois mois après son lancement, avec des ventes moins importantes qu’escompté et surtout le retrait d’un de ses principaux investisseurs, ont indiqué deux de ses fondateurs au journal Libération.
Alors que sortait vendredi le dixième numéro, le nombre d’abonnés stagne à 8 000 et les ventes au numéro sont tombées «entre 8 000 à 10 000», selon son cofondateur Laurent Beccaria. Soit moins de 20 000 exemplaires au total, alors que le journal vise 70 000 abonnés et 20 000 ventes en kiosque fin 2019 pour atteindre l’équilibre financier.
L’équipe de la revue XXI a lancé en janvier cet hebdomadaire 100% papier et sans publicité, qui se veut contre la «surinformation», «non-partisan» et «fondé sur les faits».
S’il affine sa formule depuis son lancement, Ebdo a surtout surpris dès son cinquième numéro avec sa Une sur Nicolas Hulot, révélant que le ministre de la Transition écologique avait fait l’objet d’une plainte pour viol en 2008, classée sans suite pour cause de prescription, et spéculant sur un cas de harcèlement sexuel sur une ex-collaboratrice, bien que l’intéressée ait elle-même démenti.
Nicolas Hulot a porté plainte pour diffamation et cette affaire a surtout fait fuir un investisseur individuel qui devait mettre de l’argent dans le journal, explique Libération.
Suite au retrait de cet investisseur, une augmentation de capital de deux millions d’euros à laquelle devaient souscrire huit personnes morales a été annulée. Et les crédits bancaires de quatre millions d’euros sur lesquels les fondateurs du journal comptaient n’ont pas été débloqués.
Contactée vendredi par l’AFP, la direction d’Ebdo a confirmé ces informations mais n’a pas souhaité s’exprimer. «Nous sommes à la croisée des chemins», a reconnu Laurent Beccaria dans Libération. «On se bat. On explore toutes les pistes pour sauver le meilleur de ce journal».
«On refait le business plan depuis un mois. Les hypothèses économiques ont pris une autre figure. On doit retravailler l’ensemble de l’équation économique», a expliqué Laurent Beccaria, qui dirige également les éditions des Arènes.
Les salariés ont été informés mercredi des difficultés du journal, après une première interview alarmante de M. Beccaria vendredi 9 mars dans le journal Marianne. Ils se sont réunis en assemblée générale une deuxième fois jeudi. «On ne baisse pas les bras», a indiqué un journaliste d’Ebdo à l’AFP.
La société Rollin Publications, qui édite Ebdo mais aussi les revues XXI et 6Mois, dispose d’un million d’euros de réserve, générée par les succès de ses autres revues et la campagne de financement participatif ayant précédé la sortie d’Ebdo.
(avec AFP)
 

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