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L’Autorité de la concurrence rejette la plainte de Molotov contre TF1 et M6

L’Autorité de la concurrence rejette la plainte de Molotov contre TF1 et M6
L’Autorité de la concurrence a rejeté la plainte de la plateforme de télévision en ligne Molotov, qui accusait TF1 et M6 d’avoir rompu «de manière brutale et abusive» les accords de distribution de leurs chaînes.
«L’Autorité, qui a examiné les différents éléments du dossier et a sollicité l’avis du CSA, a considéré que ni la saisine, ni le dossier d’instruction ne permettent d’étayer les pratiques alléguées», indique un communiqué jeudi.
Molotov reprochait à TF1 et M6 d’avoir cessé la distribution de leurs chaînes dans la perspective du lancement de Salto, la plateforme de télévision et de vidéo à la demande sur abonnement créée par TF1, M6 et France Télévisions.
Molotov estimait que «les comportements de TF1 et M6 constituaient +une tentative abusive d’éviction de la plateforme de Molotov+ (abus de position dominante collective), un abus de dépendance économique de TF1 et M6, et attestaient également de +l’existence d’une collusion anticoncurrentielle+ entre TF1 et M6», détaille le communiqué.
Mais l’Autorité souligne qu’«aucun élément n’est susceptible de démontrer l’existence d’une position dominante détenue collectivement par les groupes France Télévisions, TF1 et M6».
«En outre, aucun élément n’atteste de l’existence d’un état de dépendance économique dans lequel se trouverait Molotov vis-à-vis de chacun des groupes M6 et TF1», poursuit-elle.
«Enfin, aucun élément ne tend à démontrer l’existence d’un accord de volontés, explicite ou tacite, entre les groupes TF1 et M6 ayant pour objet ou pour effet de restreindre la concurrence, en excluant Molotov du marché», conclut-elle.

«Nous comprenons que compte-tenu des obligations que l’Autorité a imposées à Salto, elle a choisi d’écarter la plainte qui avait été introduite par Molotov contre TF1 et M6 antérieurement à l’autorisation de Salto», a réagi la plateforme. 
«Cette autorisation est en effet assortie d’engagements rendus obligatoires, qui doivent dans des +conditions équitables, raisonnables et non-discriminatoires+ permettre à tous les distributeurs, dont Molotov, de distribuer les chaînes des groupes mères de Salto», poursuit Molotov, précisant que «la priorité aujourd’hui est donc de veiller à ce que ces éditeurs ne vident pas de leur portée les engagements qu’ils ont pris vis-à-vis de l’Autorité».
Molotov prévient qu’il «n’hésitera pas à engager toute procédure nécessaire dans le cas contraire».
La plateforme estime également que cette décision conforte celle du Tribunal de Commerce de Paris, qui lui avait donné raison face au groupe M6, alors que celui-ci voulait faire payer aux utilisateurs de Molotov l’accès à ses chaînes gratuites en direct.
«Si Molotov avait accepté une telle clause, elle aurait participé à une entente anticoncurrentielle», juge la plateforme.
«Molotov a toujours défendu le principe selon lequel un téléspectateur doit pouvoir accéder à la télévision gratuite gratuitement, quelque soit son moyen d’accès, tout en défendant le principe de partage de la valeur créée entre les chaînes, les éditeurs, les producteurs, les artistes et ayants droits», assure son directeur général Gregory Samak.
«Forts des 11 millions d’utilisateurs que compte aujourd’hui Molotov, nous espérons pouvoir atteindre cet objectif en bonne intelligence avec les chaînes mères de Salto, comme nous avons réussi à le faire avec toutes les autres», poursuit-il.
(Avec AFP)

 

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