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Itw de Jean-Charles Decaux : «Nous devons être plus audacieux»

Itw de Jean-Charles Decaux : «Nous devons être plus audacieux»
Une semaine après la révélation du palmarès complet du dernier Grand Prix de la Communication Extérieure (voir archive), Jean-Charles Decaux, Co-Directeur général de JCDecaux revient sur le palmarès et sur ses 3 ans de présidence du Grand Prix qu’il a assuré, dans le cadre d’une présidence tournante, aux côtés de Matthieu Elkaïm, directeur de la création d’Ogilvy Paris, comme Président du jury.
 
100%MEDIA : Quel bilan faites-vous de vos 3 ans de présidence du Grand Prix de la Communication extérieure qui se terminent cette année ?
 
Jean-Charles Decaux : Quand j’ai pris cette présidence, j’ai voulu véritablement travailler au renouvellement générationnel du jury et chercher un nouvel équilibre. En choisissant Matthieu Elkaïm à la présidence du jury, le but était de réussir ensemble à construire cette feuille de route avec une nouvelle génération de créatifs et une approche moins égotique des débats. Il n’est pas question de critiquer le passé qui appartient à une autre époque. Je trouve que nous sommes arrivés à avoir des débats à la fois percutants et peut-être moins partisans, cet aspect partisan ayant pu prêter parfois à une certaine forme de polémique.
Cette année, je trouve que nous avons eu notre meilleure édition à la fois sur le fond et sur la forme. Sur le fond, nous avons un très beau palmarès avec 3 ou 4 Grands Prix potentiels. Il y eu aussi une qualité certaine dans le DOOH qui est vraiment monté en puissance ces trois dernières années.
N’oublions pas qu’il n’y pas si longtemps, les créatifs se demandaient s’ils pouvaient se prononcer sur une création en DOOH… Et d’ailleurs, le public ne s’y est pas trompé puisque c’est la première fois, à ma connaissance, qu’il prime une création DOOH.
 
100%MEDIA : Le palmarès met à l’honneur Peugeot. Il est assez rare de voir le secteur automobile reconnu dans ce Grand Prix. Qu’en pensez-vous ?
 
J-C.D : Je pense que c’est intéressant. Je félicite d’abord Peugeot, une très grande marque, un grand fleuron industriel français et je suis très heureux que le groupe PSA ait remporté ce Grand Prix. On voit bien que dans le choix du jury, il y a aussi la volonté d’envoyer le signal d’une transition qui s’accélère. Il s’agit, pour nous acteurs de la communication extérieure, de donner un plus grand sens à nos actions et au travail fait pour les marques. Ce qui compte, c’est aussi la volonté du monde créatif de s’emparer de ces sujets pour les creuser, en faire des call to action. C’est ce que je dis toujours, chez JCDecaux, à toutes les équipes : ce qui compte, ce qui reste, c’est ce que nous faisons, pas ce que nous disons. Les créatifs ont fait ce qu’ils ont dit en voulant essayer de changer un peu la nature des choses. C’est le message très positif de ce Grand Prix.
 
100%MEDIA : Vous qui avez une vue sur beaucoup de pays, comment vous voyez la France par rapport aux autres pays dans l’évolution de la création ?
 
J-C.D : En France, nous sommes davantage une société d’ingénieurs qu’une société de créatifs et les 2 choses ne vont pas toujours de pair. La France est un pays qui a un génie en ingénierie. Par contre, pour être plus souvent sur les podiums en matière de créativité publicitaire au niveau mondial, je pense que nous devons être parfois plus audacieux. Quand nous sommes dans une période de transition comme en ce moment, ceux qui gagnent, ce sont les audacieux. Comme je le dis souvent à nos équipes : «peut-être que les audacieux ne vivent pas toujours très longtemps, mais ils vivent intensément». Et pour une entreprise comme la nôtre, c’est important, parce que parmi toutes nos innovations, que ce soit sur les formats, les modes de commercialisation, les produits, certaines ont pu faire sourire au départ mais finalement, nous avons réussi à les déployer à l’échelle mondiale.
Aussi, j’inviterais le monde créatif français à prendre plus de risques.
Dans un contexte aujourd’hui très financiarisé, on ne récompense peut être plus assez l’idée et la prise de risque, ce qui nous rend trop conventionnels par rapport à des pays plus petits ou plus jeunes qui sont plus audacieux. Quand vous voyez les Cannes Lions, ce ne sont pas toujours les plus grands pays qui sont primés, mais ceux qui ont une vraie vitalité. C’est cela, l’important.

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