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Groupe TF1 : bénéfice en progression mais recettes pub TV en baisse

Groupe TF1 : bénéfice en progression mais recettes pub TV en baisse
Le groupe de télévision TF1 a publié vendredi des résultats annuels montrant une évolution positive de sa rentabilité, lui permettant de confirmer ses objectifs et d’affirmer une nouvelle stratégie multi-écrans, à l’issue d’une année terne pour son activité publicitaire issue des antennes TV.
Son bénéfice net s’élève à 154,8 millions d’euros pour 2019, en hausse de 21,5% sur un an, et le groupe atteint, conformément à ses objectifs, un taux de marge à deux chiffres (10,9%), en évolution de 2,2 points. «C’est la première fois depuis douze ans», s’est félicité son directeur financier Philippe Denery lors d’une conférence téléphonique avec la presse. Vendredi à 16H00, les actionnaires réagissaient positivement, propulsant le titre de 6,4% à 7,4 euros dans un marché stable. Le chiffre d’affaires du groupe est conforme aux attentes, à 2,3 milliards d’euros, en progression de 2,1%. Mais la publicité chute de 1,3% sur les antennes (67% des revenus du groupe) en raison d’une base de comparaison élevée avec la diffusion de la Coupe du monde de football en 2018.
Au quatrième trimestre, l’environnement social a également affecté «la demande des annonceurs, conduisant à un recul des recettes publicitaires de la chaîne TF1», a précisé l’entreprise dans un communiqué.
Parallèlement, les revenus publicitaires des chaînes de la télévision numérique terrestre (TMC, TFX, TF1 Séries Film, LCI) ont progressé, comme celles du portail internet myTF1, dédiée aux rediffusions à la demande et dont une version modernisée a été lancée en juin.
   – «Groupe de vidéo» –
Considéré «comme la 6e chaîne» du groupe, ce portail aux 27 millions d’inscrits est l’illustration de la volonté du groupe «d’aller vers le ciblage et la personnalisation», a déclaré le PDG du groupe Gilles Pélisson à des analystes réunis au siège du groupe.
Sur l’année, le nombre de vidéos vues sur la plate-forme a progressé de 24% et les revenus de 8%, une croissance qui devrait s’accélérer lorsque la nouvelle version sera en service sur une année complète.
«Le groupe est moins dépendant année après année du marché publicitaire de la télévision. Il ne doit désormais plus être vu comme un groupe de télévision, mais comme un groupe de vidéo, avec des recettes publicitaires beaucoup plus transverses, sur tous les supports», a déclaré Philippe Denery.
L’année promet d’être riche en nouveautés pour le secteur, avec la réforme de l’audiovisuel qui devrait notamment autoriser le ciblage de la publicité en direct (sur lequel TF1 conduira des tests au troisième trimestre), le lancement commercial en septembre de la plateforme de vidéo à la demande Salto, commune à TF1, M6 et France Télévision, et une nouvelle mesure d’audience de Médiamétrie à partir d’avril, prenant notamment en compte les écrans hors du domicile (bars, lieux de transports, résidences secondaires ou de vacances) avant d’intégrer les visionnages par internet en 2021.
Les revenus non publicitaires des antennes ont bénéficié en 2019 «de la contribution en année pleine des revenus issus des accords signés avec les opérateurs de télécommunication et Canal+ et de la revente des droits de la Coupe du monde de football féminine à Canal+ au deuxième trimestre», selon le communiqué.
   – Amélioration des indicateurs financiers –
Pour 2020, la filiale du groupe Bouygues a réitéré ses perspectives d’un taux de marge opérationnelle courante à deux chiffres et d’un coût des programmes stable à 985 millions d’euros.
Celui-ci a diminué de 2,8% en 2019, même s’il a augmenté au quatrième trimestre en raison de la diffusion de la Coupe du monde de rugby et de réinvestissements dans la fiction française (Le Bazar de la Charité) et les programmes de variété (The Mask Singer).
En 2021, TF1 vise un chiffre d’affaires de son pôle numérique Unify d’au moins 250 millions d’euros (soit une progression d’environ 20% par an sur les deux prochaines années), et une amélioration de ses indicateurs financiers.
Les revenus du pôle Studios et divertissements ont reculé de 4,6% sur un an, en raison de la déconsolidation d’une activité de téléshopping. Sans elle, le segment progresse de 6%, porté notamment par les activités internationales du groupe de studios Newen, dopé par l’arrivée cette année des plates-formes de streaming (Netflix, Amazon) dans le carnet de commandes.
Unify (qui inclut les sites Auféminin, Marmiton ou Doctissimo, mais également des activités d’e-commerce) évolue positivement de 49,2% à 173,1 millions d’euros, désormais pleinement consolidé dans les comptes.
TF1 note cependant pour ce pôle une activité publicitaire «en retrait, en lien avec des audiences en léger recul dans certains pays européens» et le changement de règles d’achat publicitaire. Après une restructuration et l’unification de sa régie, TF1 réfléchit pour Unify à de nouvelles acquisitions.
(Avec AFP)

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