Vaste sujet que l’écosystème média. Alors que les débats étaient et restent très animés sur un nécessaire équilibre entre les médias et les plateformes, la crise sanitaire sans précédent que nous traversons risque de heurter plus fortement encore le contenu et le contenant.
Questionnons-nous tout d’abord sur la finalité de cette réflexion, qu’entendons-nous par «engagement pour l’écosystème média ? un écosystème équilibré ? subjectivement orienté ? normé ? encadré ?
Par essence un écosystème vit, évolue, des acteurs s’éteignent, d’autres naissent, d’autres encore mutent. Vivant au rythme des usages, des envies, des besoins des consommateurs et des marques.
Evidemment sa contribution directe à l’économie du pays n’est plus à démontrer, via ses entreprises historiques mais aussi de plus récentes qui font face à des mutations sans précédent et qui se retrouvent aujourd’hui, pour certaines, sur la sellette.
Cet écosystème, par essence, participe à la vie démocratique, au pluralisme des opinions et des contenus si cher à notre société, à nos attentes, à nos désirs.
Or nous oublions trop souvent sa fragilité subie, à l’heure du tout gratuit pour les lecteurs, pour les internautes, en somme pour les audiences… et face à l’obsession croissante des plans de productivité qui frappent de plein fouet le modèle économique des médias. Difficile en effet de se maintenir, d’innover, avec des moyens toujours plus resserrés. Alors oui, on peut le dire, tous les médias ne sont pas égaux en termes de business modèle.
Et nous avons de fait une responsabilité citoyenne évidente quant au maintien d’un écosystème riche, divers, équilibré.
Parlons aussi de notre rôle de conseil média : nous nous positionnons dans l’écosystème comme le garant des intérêts de nos clients, raison pour laquelle nous percevons une rémunération. Au cœur de nos échanges avec eux, une recherche obsessionnelle d’efficacité ! Cela tombe bien puisque la diversité et le pluralisme des médias sont source d’innovation, de création, de réinvention, pour adresser le besoin constant de connexion entre les marques et leurs audiences.
Dès lors, comment ne pas s’accorder sur l’importance, la nécessité absolue d’un écosystème média fort, pluriel et vigoureux ! Nous serions fous de ne pas y croire, voire de ne pas être acteurs ou tout du moins porteurs de la bonne parole, pour participer à son développement et garantir sa pérennité.
Ne devrions-nous pas nous engager pour une communauté d’intérêt, un environnement où la diversité serait reine et l’efficacité vertueuse pour l’ensemble des acteurs ? Utopique, me direz-vous… Pas si sûr : tout est question de point de vue, de conviction et d’action. Plutôt que d’asséner des vérités, agissons !
Soyons exigeants dans la manière de mesurer tous les médias de manière neutre et objective. Soyons exigeants sur la façon de repenser, de renouveler nos stratégies à l’aune de la diversité et de l’efficacité. Soyons exigeants sur la créativité et l’inventivité collectives.
C’est cette exigence collective et continue, qui nous permettra de projeter un écosystème média pérenne, pluriel et efficace pour tous.
