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Droits voisins : une tribune de plusieurs centaines de journalistes pour réclamer une «contre-attaque» face à Google

Droits voisins : une tribune de plusieurs centaines de journalistes pour réclamer  une «contre-attaque» face à Google
Plusieurs centaines de journalistes et de personnalités européennes du monde des médias et de la culture réclament aux pouvoirs publics une «contre-attaque» face à Google, qu’ils accusent de contourner la législation sur le droit voisin, un droit d’auteur réservé à la presse qui doit entrer en vigueur en France jeudi.
Cette tribune diffusée mercredi par plusieurs médias européens a été signée par 800 professionnels des médias, mais aussi des écrivains, des photographes, avocats et personnalités du cinéma.
«Nous appelons à une contre-attaque des décideurs publics. Ils doivent muscler les textes pour que Google ne puisse plus les détourner, utiliser tout l’arsenal des mesures qui permettent de lutter contre l’abus de position dominante», demandent les signataires.
Ils en appellent également à l’opinion publique, estimant que l’enjeu de leur combat «c’est la survie de médias indépendants et pluralistes, et in fine la vitalité de notre démocratie».
Institué au printemps par la directive européenne sur le droit d’auteur, après un long bras de fer entre éditeurs de presse et les plateformes, le droit voisin doit permettre aux médias d’être rémunérés par les géants du net pour l’utilisation de leurs contenus.
La France est le premier pays de l’Union européenne à appliquer cette réforme, à partir de jeudi. 
«Refusant toute négociation, Google a offert aux médias un cynique choix de dupes. Soit ils signent un blanc-seing à Google en renonçant à rémunération, et le modèle actuel à base de gratuité perdure. C’est la mort lente, qui a commencé de vider les salles de rédaction en Europe comme aux Etats-Unis», déplorent les signataires.
«Soit ils refusent, continuant d’espérer une rémunération. Et on leur promet de redoutables représailles : la visibilité de leurs contenus sera réduite à sa plus simple expression. Plus de photo, plus de textes, un bout de titre, rien de plus, apparaîtra quand les internautes feront des recherches sur une information», poursuivent-ils, dénonçant «un suicide pour la presse».
Pour les signataires, «Google bafoue la loi» et «c’est un nouveau bras d’honneur à la souveraineté nationale et européenne».
«Google veut faire la démonstration d’une impuissance publique à réguler les plateformes, faire plier les médias et les forcer à accepter un modèle économique assis sur la non-rémunération par principe des contenus», regrettent-ils.
«Alors que les campagnes de désinformation envahissent internet et les réseaux sociaux, que le journalisme indépendant est attaqué dans plusieurs pays de l’Union, renoncer serait catastrophique», préviennent-ils.
(Avec AFP)

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