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Contestations autour de la cession du Magazine littéraire

Contestations autour de la cession du Magazine littéraire
Les élus du personnel du Nouveau Magazine Littéraire ont reproché lundi à son propriétaire, le groupe de presse Perdriel, qui veut céder le mensuel culturel aux propriétaires de son rival Lire, de vouloir «passer en force», et ont réclamé des garanties notamment en termes d’emplois.
Lors d’une réunion ce lundi du CSE de l’établissement dont dépend le Nouveau Magazine Littéraire, les représentants du personnel ont assuré que l’instance n’était pas en mesure de rendre un avis motivé sur ce projet de cession.
Le groupe veut vendre le magazine à Jean-Jacques Augier et Stéphane Chabenat, les propriétaires de Lire, qui veulent fusionner les deux mensuels au sein d’une seule publication.
Les représentants du personnel reprochent au groupe, selon un texte que l’AFP a pu consulter, de vouloir mener à bien la procédure d’information-consultation relative à cette cession, alors même que le CSE a lancé un recours auprès du Tribunal judiciaire de Paris pour obtenir des documents et réponses à une série de questions.
Une autre instance du personnel a d’ailleurs été convoquée la semaine prochaine pour se prononcer sur le projet, alors même qu’une date d’audience n’a pas encore été fixée par le tribunal.
Cette cession suscite une vive inquiétude au sein du Nouveau Magazine Littéraire. En mars, après l’annonce du projet, la Société des journalistes du mensuel avait lancé une pétition pour s’y opposer, recevant le soutien de nombreux écrivains et personnalités du monde de la culture (dont Annie Ernaux, Patrick Grainville, Marc Lambron, Jonathan Littell, Lydie Salvayre…).
Malgré cette opposition, le projet suit son cours, sans alternative à l’horizon.
«Durant ces derniers mois, jamais vous n’avez voulu entendre que ce projet de cession du Nouveau Magazine Littéraire à la concurrence était une simple liquidation du titre, que vous vous en débarrassiez à un prix posant question (au sens littéral du terme puisque les questions relatives à la valorisation du titre dans le cadre de ce +projet+ de cession sont restées sans réponse), et que les garanties sociales que vous donniez n’étaient que des mots», déplorent les élus du personnel.
Ces derniers réaffirment «qu’un autre avenir est possible pour ce titre qu’une dissolution à l’intérieur de Lire», et réclament des garanties notamment en ce qui concerne les effectifs du titre.
Le Magazine Littéraire, mensuel fondé en 1966, a été rebaptisé le Nouveau Magazine Littéraire en 2017. Détenu par Claude Perdriel depuis plusieurs années, il s’est vendu en moyenne à près de 21 000 exemplaires en France l’an dernier, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM).
Lire, mensuel fondé en 1975 par Jean-Louis Servan-Schreiber et Bernard Pivot, dont la ligne éditoriale est plus tournée vers le grand public, s’est quant à lui vendu autour de 46 000 exemplaires en moyenne l’an dernier.
(Avec AFP)

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