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Femmes à l’antenne : plus présentes en 2022, mais peut mieux faire, selon l’Arcom

Femmes à l’antenne : plus présentes en 2022, mais peut mieux faire, selon l’Arcom

Plus présentes mais pas plus entendues à la télévision et à la radio : la part des femmes à l’antenne a progressé en 2022, mais pas leur temps de parole qui demeure bien inférieur, selon l’Arcom. Le régulateur publie deux études avec l’INA, l’une sur la représentation des femmes dans les médias audiovisuels et l’autre dans les publicités télévisées. Ces chiffres sont dévoilés à l’occasion de la Journée Internationale des droits des femmes demain. 

Côté TV et radios : présence en hausse, le temps de parole stagne

Dans la continuité des résultats de 2021, la part des femmes présentes à l’antenne progresse en  2022  (+1 point)  et atteint pour la première fois un taux de 44% (46% à la télévision et 42% à la radio). En revanche, le temps de parole des femmes à l’antenne, mesuré automatiquement par l’INA, stagne à 36%.

Le service public enregistre de meilleurs résultats que les éditeurs privés pour le taux de présence des femmes (+2 points par rapport aux services privés), leur temps de parole (+10 points) et leur taux d’exposition visuelle (+9 points). Selon l’INA qui a également contribué à cette l’analyse via INAspeechsegmenter, une chaine généraliste (France 2, en l’occurrence) passe au-delà de 50% de temps de parole de femmes.

Il est inacceptable que la part des femmes dans les médias, qui représentent 52% de la population, ne soit pas respectée. Cette partie est la priorité de mon mandat. C’est un enjeux de cohésion sociale.

 Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom

Les chaînes de télévision généralistes privées enregistrent une plus grande part de femmes que les chaînes généralistes publiques (50% contre 46%) même si, en temps de parole des femmes, les télévisions généralistes publiques présentent un taux de 47% contre 31% seulement pour les télévisions généralistes privées (soit 16 points d’écart). 

La parité en plateau est atteinte dans les magazines (télévisions et radios confondues). Par ailleurs, les femmes sont moins présentes aux heures de forte audience à la télévision (-5 points entre 18 h et 23 h par rapport au reste de la programmation), alors qu’elles le sont plus à la radio (+3 points entre 6h et 9 h par rapport au reste de la programmation).

Côté pub : les femmes un peu plus présentes

L’Arcom a également examiné 2 310 publicités diffusées entre octobre 2021 et mai 2022 et a analysé les champs lexicaux utilisés dans les scripts publicitaires et la répartition femmes-hommes des audiences.

Alors qu’en 2017, seuls 46% des personnages étaient des femmes, leur représentation se rapproche désormais de la réalité sociale puisqu’elles incarnent 51% des personnages contre 49%  pour les hommes.  Or, selon l’INSEE, les femmes occupent 52% de la population française. 

En 2022, le statut où la proportion de femmes est la plus importante est celui de premier rôle (53% contre 47% en 2017). Par ailleurs, leur part a également augmenté parmi les voix hors champs (47% en 2022 contre 42% en 2017).

Aussi, la part des expertes est en nette hausse, même si elle reste largement minoritaire (34% de femmes en 2022 contre 18% en 2017). Les publicités représentent plus de femmes que d’hommes exerçant des activités scientifiques ou conduisant des véhicules.

Les initiatives des groupes de médias

Certains groupes s’engagent pour la parité femmes/hommes. C’est le cas, notamment, d’Altice Media et du groupe TF1. 

Altice Media s’engage à traiter de la place des femmes dans la société. En 2022, les programmes luttant contre les violences faites aux femmes et les préjugés sexistes ont représenté plus de 2000 émissions, sujets ou reportages et plus de 990 heures de programmation.

Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, Altice France organise une table ronde « Carrières au féminin », en présence d’Arthur Dreyfuss, Président-directeur général d’Altice France. Elle sera animée par Apolline de Malherbe autour de sujets qui feront l’objet d’échanges entre salariés, comme les atouts des femmes dans les métiers techniques, mais également les difficultés auxquelles les femmes sont souvent confrontées dans leur carrière et les moyens d’y remédier (syndrome de l’imposteur, plafond de verre, etc.). Altice France proposera également un atelier « Féminisation des métiers techniques » entre salariées et alternantes.

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le groupe TF1 lance la troisième promotion d’Expertes à la Une. Un programme développé par la direction de l’Information pour renforcer la représentativité des femmes expertes dans ses rendez-vous d’information. 

Signataire de la charte « Pour les femmes dans les médias », le groupe TF1 mène une politique en faveur de la parité femmes/hommes, notamment illustrée par l’opération Expertes à la Une, avec pour marraine d’honneur cette année l’écrivaine Dominique Bona, membre de l’Académie française.

Pendant toute une année, les 15 expertes de la nouvelle promotion auront l’opportunité de bénéficier d’un programme de tutorat sous le parrainage/marrainage de journalistes, rédacteurs en chef et présentateurs des rédactions de TF1 et LCI, parmi lesquels Marie-Sophie Lacarrau, Darius Rochebin ou François Lenglet. La part des femmes expertes (non-collaboratrices du Groupe) sur les plateaux d’information de TF1 enregistre une progression avec un taux de 53%, soit +9 points en un an et +28 points en 5 ans (au lancement de l’opération).

Vincent Thobel
 

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